Il y a de cela quelques mois déjà, j'ai eu la chance de vivre un stage en enseignement à l'étranger. Plus spécifiquement, j'étais au Lycée Victor Hugo à Florence, en Italie, dans une classe de CM1 (niveau 4e année au Québec). J'étais la stagiaire dans cette classe pour une durée de 3 mois 1/2. Durant cette période, j'ai dû m'adapter à beaucoup de réalités se présentant à moi.
J'ai vécu un choc culturel et professionnel.
L'une des adaptations fut au niveau de la langue. À titre anecdotique, j'ai vécu une situation assez cocasse en fin de stage. Lors de ma dernière journée, j'ai reçu des remerciements et des petits mots d'amour très touchants. Ainsi, l'un de mes élèves est venu me voir et il m'a dit: "Merci Jessica pour tous les efforts que tu as faits, car pendant les 2 premières semaines de ton stage, je ne comprenais pas un mot de ce que tu disais et tu t'es adapté à nous." J'étais sous le choc d'apprendre que pendant deux semaines, cet élève ne comprenait pas un mot de ce que je disais dû à "mon accent québécois". Que pendant deux semaines, il était en classe, mais n'avançait pas et dérangeait parce qu'il ne comprenait pas ce que je disais... À ce point, j'étais contente que ce ne fut que deux semaines de mon stage où il fut difficile pour lui de me comprendre et non les 3 mois 1/2 au complet. J'ai rapidement compris l'importance de la communication avec nos élèves et l'importance d'adapter notre discours. Dans ce contexte, j'ai dû emprunter des termes de leur français, le "français de France". À titre d'exemple, au lieu de dire "étui à crayons", je devais dire "trousse". Pour leur demander de sortir leur sac à dos, je devais utiliser le mot "cartable". Ce fut ces changements et le débit à l'oral modifié qui aida à la communication claire avec mes élèves. Si je n'avais pas fait ces adaptations, il est fort possible que la plupart des élèves ne m'aient pas compris. De plus, pour plusieurs de mes élèves, je ne parlais pas français. Selon eux, je parlais une autre langue que la leur, ce qui fut assez cocasse pour moi, mais une ouverture pour eux. De savoir que nous parlions la même langue, mais que nous avions des expressions et des façons de prononcer différentes, étaient une ouverture, au monde qui les entoure et une compréhension plus grande de la langue française.
Juste pour rire, je vous invite à écouter cette vidéo qui présente les différences entre le "français québécois" et le "français de France". Nous avons eu beaucoup de plaisir à l'écouter ensemble, mes élèves et moi. Nous avons retrouvé plusieurs de ces expressions dans mon vocabulaire.
Voici le lien: https://www.youtube.com/watch?v=qYm83H5TOMM
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