"Coopérer avec l'équipe-école, les parents, les différents partenaires sociaux et les élèves en vue de l'atteinte des objectifs éducatifs de l'école."
Compétence 4 : « Piloter des situations d’enseignement-apprentissage pour les contenus à faire apprendre, et ce, en fonction des élèves concernés et du développement des compétences visées dans le programme de formation. »
Compétence 7 : « Adapter ses interventions aux besoins et aux caractéristiques des élèves présentant des difficultés d’apprentissage, d’adaptation ou handicap. »
Dans le cadre de nos stages, nous sommes rapidement mis dans le bain. Nous devons créer des situations d’enseignement-apprentissage sans connaitre immédiatement les différents besoins de nos élèves. Dans cette optique, nous devons nous ajuster rapidement pour répondre aux besoins de tous nos élèves. Ainsi, lors de mes stages précédents, je me suis rendu compte de cette difficulté. Nous créons des activités contextualisées, motivantes, pertinentes et pédagogiques, mais est-ce possible de créer une activité qui répondra aux besoins de tous les élèves? Selon moi, la réponse est clairement non. Nos activités doivent avoir des adaptations pour certains élèves. Elles doivent permettre aux élèves plus avancés de continuer d’évoluer et aux élèves avec plus de difficultés, d’évoluer aussi, chacun à leur rythme.
Ainsi, j’ai trouvé très difficile de répondre à ces différentes exigences. Effectivement, lors de mon 3e stage, j’ai vécu une soirée de désespoir. Je venais de passer la semaine à enseigner les fractions à mes élèves et je leur avais fait passer une évaluation le vendredi. Lors de ma correction, j’étais découragée par l’incompréhension de plusieurs de mes élèves. Ainsi, j’ai décidé de passer 1 semaine de plus sur les fractions. Durant cette 2e semaine, plusieurs élèves dérangeaient, car ils avaient déjà compris la notion tandis que plusieurs autres étaient encore dans l’incompréhension et auraient voulu avoir une 3e semaine d’enseignement des fractions. C’est à ce moment précis que j’ai compris que ma compétence 4 était réellement à travailler. Je n’étais pas en mesure de piloter des situations d’enseignement-apprentissage en fonction des élèves se retrouvant devant moi. Je devais trouver une façon d’adapter mes interventions aux besoins de tous mes élèves.
Après mûre réflexion et discussion avec mes collègues de travail, j’ai décidé d’instaurer des ateliers rotatifs. Lors de mon cours à l’Université, « Intégration scolaire et modèles d’intervention », suivi à la session automne 2018, l’enseignante nous avait fait part des bienfaits de l’utilisation d’ateliers dans le fonctionnement de la classe. Ainsi, j’ai décidé d’instaurer 2 ateliers autonomes et 1 atelier de mathématiques demandant ma supervision. De cette façon, je pouvais prendre le temps nécessaire pour aider les élèves qui avaient plus de difficultés et m’assurer qu’ils comprenaient avant d’entamer une nouvelle matière. Par contre, cette méthode n’était pas applicable dans chacune des situations. J’avais trouvé une façon de répondre à cette difficulté, mais elle s’applique dans toutes les matières. C’est pourquoi je considère que cette compétence est encore à développer et qu’il faut que je la bonifie.
Afin de soutenir les besoins des élèves ayant des difficultés, tel qu’amené par cette même enseignante, il serait bénéfique d’offrir des activités de manipulation et ainsi, soutenir les apprentissages des élèves à l’aide de matériel concret. De plus, leur donner des consignes courtes et claires en valorisant les petits succès. Par la suite, leur demander de répéter les consignes afin de s’assurer qu’ils comprennent bien la tâche. De plus, le tutorat par les pairs est un moyen utilisé par les enseignants afin de s’assurer que le temps de classe soit utilisé de manière plus productive et que les élèves apprennent mieux. Ainsi, tel que proposé par le « Classwide Peer Tutoring » de Greenwood et ses collègues[1], je pourrais jumeler les élèves en équipe de 2, au hasard, et ces équipes changeraient à chaque semaine. Les élèves accumuleraient des points et celle avec le plus de points, à la fin de semaine, serait déclarée l’équipe gagnante. De plus, ces séances ne pourraient pas dépasser 20 minutes à raison de deux à cinq séances par semaine. L’utilisation du tutorat par les pairs permettrait aux élèves d’apprendre à expliquer et d’apprendre en expliquant. De plus, cela permettrait de piloter des séquences d’enseignement-apprentissage en fonction des besoins des élèves et répondant aux exigences du programme de formation québécois. Par le fait même, mes interventions seraient adaptées en fonction des besoins des élèves en difficulté.
Compétence 9 : « Coopérer avec l’équipe-école, les différents partenaires sociaux et les élèves en vue de l’atteinte des objectifs éducatifs. »
Dans un autre ordre d’idées, la coopération avec l’équipe-école et les différents partenaires sociaux est l’une de mes compétences à travailler et à bonifier. Effectivement, dans le cadre de mes stages précédents, j’ai remarqué ma difficulté à situer mon rôle en fonction des autres intervenants de l’école. Lors de mon 1er stage, j’avais des élèves en grande difficulté en français écrit et je tentais de trouver solution par-dessus solution sans avoir penser au service de l’orthopédagogue. Ainsi, lorsque j’ai discuté avec mon enseignante associée, j’ai compris que c’était son rôle et que je ne lui ajoutais pas des tâches sans raison.
De plus, je considère que je suis une personne gênée de nature. Lorsque j’arrive dans un nouveau milieu, il me faut un temps d’adaptation. Parfois, il me prend un certain temps avant de m’inclure dans les différentes activités de l’école et de créer des liens avec d’autres enseignants. Par contre, lorsque je brise cette barrière d’inconfort, je réussis à m’impliquer et à apporter ma touche personnelle aux projets de l’école. À titre d’exemple, lors de mon 1er stage, j’avais créé une évaluation pour mes élèves de 5e année. Étant de grands fans de hockey, j’avais créé cette évaluation en fonction de leur intérêt pour ce sport. J’ai partagé cette évaluation avec mes collègues de niveau et elles étaient très heureuses de ce partage. Ce simple geste m’a permis de créer une situation de collaboration avec mes collègues et ainsi, de travailler de concert. Les projets étaient plus motivants et la tâche était beaucoup plus plaisante.
[1] Greenwood, C. R., Granger, D., Bayley, V. et collègues (1987).
Field replica0on of Classwide Peer Tutoring. Journal of Applied
Behavior Analysis, 20, 151-160.
Il y a un mot qui me vient à l’esprit : adaptation.
Lorsque je suis arrivée à Florence, la barrière de la langue me paraissait déjà assez présente. Tout de même, je réussissais à me faire comprendre à l’aide de l’anglais et de quelques mots en italien.
Une fois entre les quatre murs de l’école, j’ai discuté avec les élèves et mes collègues de stage. J’ai discuté avec les dames qui s’occupent de la cafétéria. J’ai discuté avec la réceptionniste et les intervenants scolaires. Étonnamment, je croyais que le français allait être la seule langue que j’allais utiliser afin de me faire comprendre auprès de mes collègues et des élèves. C’était faux. Le français que je croyais connaitre et maitriser a été choqué. Le français, que je croyais parler pendant ces 3 mois pour enseigner, a dû être modifié. Le français qui me permettait de rester dans ma zone de confort dans ce pays étranger a été adapté. Je me suis sentie choquée, modifiée et hors de mon confort. Grâce à mes périodes d’observation, je me suis mise à me questionner sur la compétence de la communication dans le stage. Quelques questionnements et stress sont apparus. Que ce soit de me faire comprendre ou même, de pouvoir aider les élèves à traduire de l’italien au français, je comprends que j’aurai certaines difficultés. Étant évaluée sur ma voix, ma diction, ma langue, mon discours et ma communication, j’ai compris que ça allait être l’un de mes plus grands défis et que j’allais devoir me trouver des stratégies avant ma prise en charge dans la classe.
Je suis arrivée dans cette merveilleuse école et je me suis rendu compte que ces sentiments que je ressentais sont ceux que plusieurs élèves ou collègues ressentent lorsqu’ils arrivent dans une nouvelle école ou un nouveau milieu qui n’est pas le leur originalement. Ainsi, c’était maintenant mon moment à moi. Le moment qui me permettra d’apprécier chaque instant de cette expérience et de mieux comprendre la réalité de plusieurs de mes futurs élèves.
Lorsque je me suis inscrite pour vivre ce stage à l’étranger, j’étais consciente que j’allais vivre une étape importante professionnellement. Par contre, je ne m’attendais pas à pouvoir vivre une expérience si enrichissante culturellement. Je comprenais que ce stage était une façon adéquate de se placer dans la peau de plusieurs de nos futurs élèves, mais je ne pouvais pas m’imaginer que j’allais autant tirer profit de cette période à l’étranger. Je suis mise dans des situations où je dois m’adapter en fonction des besoins des élèves de cette école tout en passant par-dessus mes connaissances que je croyais déjà acquises. À titre d’exemple, j’ai dû expliquer la soustraction cette semaine et j’ai dû utiliser une stratégie différente de celle connue au Québec. Ainsi, puisque je devais m’adapter à cette nouvelle technique, je devais aussi adapter mon discours qui n’était pas compréhensible par tous les élèves. Ce fut une étape de mon stage enrichissante et révélatrice.
Dans un même ordre d’idées, chaque jour dans mon école de stage, je fais de nouvelles découvertes et j’apprends des façons différentes d’expliquer les choses. Que ce soit des banalités telles qu’un sac à dos qui est appelé un cartable, qu’un coffre à outils qui est appelé une trousse ou même que le mot « correct » soit incompris; je comprends de plus en plus que la langue française québécoise est une perle rare que nous devons chérir. C’est une langue connue seulement des Québécois et c’est beau de s’en rendre compte.
À des fins de réinvestissement dans ma pratique, je considère que la conscience des barrières de la langue est un atout. Effectivement, même dans la langue française, il y a des différences. Tout comme l’espagnol peut être parlé différemment de région en région. C’est une différence que l’on retrouve dans plusieurs langues et qui fait partie d’une dure réalité vécue par plusieurs élèves. C’est pourquoi je trouve que la différenciation pédagogique est une stratégie qui devrait être utilisée dans toutes les écoles, peu importe le quartier. Nous avons des élèves dans nos classes qui ont des besoins semblables, mais qui ont aussi leur besoin spécifique. Il faut savoir les identifier et y répondre différemment pour chacun. Ce stage me permettra de trouver des stratégies pour les élèves qui éprouvent des difficultés avec la communication.
Durant mon stage à l'étranger, j'ai eu la chance d'avoir une collègue de travail en or: une amie d'université. Nous étions dans le même cycle, au même niveau. Ainsi, le travail d'équipe était de mise.
Au départ, nous avons constaté que nous étions deux personnes bien différentes, mais avec le même objectif final: la réussite de nos élèves. Nous avons rapidement compris que le travail d'équipe (partage de nos idées, partage de nos matériels pédagogiques, discussions hebdomadaires, rétroactions, commentaires constructifs, etc.) était un outil que nous devions utiliser à notre avantage. Dans ce contexte, nous avions les exigences de l'université et les exigences du milieu éducatif. Cela faisait une charge de travail assez incroyable! C'est pourquoi nous avons décidé de travailler de concert et de rendre notre travail le plus efficace possible.
Ainsi, durant la totalité du stage, nous avons développé des activités, des évaluations, des barèmes d'évaluation, des systèmes de gestion de classe et plusieurs autres outils ensemble. Nous avons fait des erreurs, mais cela nous a permis d'apprendre de ces erreurs et de développer de nouvelles façons de faire. Grâce à notre partage et à notre écoute, nous avons pu évoluer professionnellement et nous avons compris l'importance du travail collaboratif.
Dans le même contexte de stage, j'ai eu la chance de travailler en collaboration avec une enseignante d'anglais. Ensemble, nous devions créer des séances d'enseignement abordant les sciences. Combinant le français et l'anglais, les séances de sciences furent inspirantes. Nous avions deux bagages différents ce qui nous a permis de créer des activités diversifiées et motivantes pour nous et les élèves.
Ces deux expériences m'ont permis de comprendre la place du partage dans le monde enseignant. Sans quoi, les connaissances de chacun ne sont pas utilisées à leur plein potentiel.
À titre d'exemple, je dépose quelques planifications construites en travail collaboratif.
À la suite de la lecture de l’article « Projet pilote d’éducation sexuelle : des contenus pour chaque âge », paru dans La Presse, je suis en accord avec le retour de l’éducation sexuelle au primaire. Par contre, je ne crois pas que les outils fournis par le gouvernement soient suffisants pour permettre un enseignement de qualité. En effet, ils nous suggèrent quelques outils (planche anatomique et petit vidéo sur les changements vécus à la puberté) qui semblent incomplets et trop peu nombreux (Richer, 2015). Selon moi, dans un contexte où les enseignants ont déjà une charge de travail élevée, le gouvernement devrait davantage favoriser un partenariat avec des spécialistes (sexologues, infirmiers, intervenants jeunesse, etc.) plutôt que d’en confier l’unique responsabilité aux enseignants et directions d’école. L’article « Cours d’éducation sexuelle : les professeurs rejettent le projet-pilote de Québec », reflète l’opinion des membres de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). Ceux-ci sont favorables à l’instauration des cours d’éducation sexuelle et semblent avoir relevé des problématiques similaires à celles présentées ci-dessus. De plus, ils soulèvent un point intéressant par rapport au multiculturalisme présent dans les milieux scolaire (Compétence 13). Effectivement, il peut être difficile d’adapter un même contenu à tous en prenant en considération les différentes réalités de chacun.
Voici l’article de la presse : http://www.lapresse.ca/actualites/education/201506/16/01-4878389-cours-deducation-sexuelle-les-professeurs-rejettent-le-projet-pilote-de-quebec.php