"Planifier, organiser et superviser le mode de fonctionnement du groupe-classe en vue de favoriser l'apprentissage et la socialisation des élèves."
C'est un beau mot, vide de sens, pour plusieurs personnes: les conséquences logiques.
Dans le cadre de mon troisième stage, vécu à l'étranger, j'ai observé une situation omniprésente au Québec. Depuis quelque temps, un élève dans la classe était turbulent. Il se levait et allait parler avec son voisin. L'enseignante, qui se retrouvait dans la classe, avait averti l'élève deux fois. En guise d'avertissement, il allait avoir une copie à faire s'il continuait avec ce comportement. Effectivement, l'élève a continué de déranger et donc, l'enseignante lui a donné comme conséquence de copier une page du livre d'histoires.
J'ÉTAIS SOUS LE CHOC.
La conséquence du comportement de l'élève était une copie du livre d'histoires. Ainsi, l'enseignante donne comme information à l'élève que l'histoire est vue comme une punition. Que c'est une matière qui ne devrait pas être vue comme plaisante. Je n'arrivais pas à croire l'existence de cette intervention.
Tel que décrit dans l'article "La gestion de classe au coeur de l'effet enseignant", les conséquences doivent être clairement décrites en début d'année et doivent être en lien avec le comportement non désiré de l'élève. Dans ce cas, la conséquence aurait dû être en lien avec le comportement de l'élève: se lever et parler avec son voisin. Dans le cadre de ce stage, des règles de classe avaient été établies au préalable. Ainsi, l'enseignante aurait dû les suivre pour éviter une incompréhension des élèves face aux attentes de l'enseignante et pouvoir créer un lien de confiance avec ses élèves.
Ainsi, pour la continuité de mon stage, je me suis donné comme défi de rendre l'histoire intéressante et d'empêcher que cette image négative de l'histoire soit répandue. De plus, je me suis assurée d'être cohérente entre les règles de classe et les interventions que j' effectuais.
Avant mon arrivée à l'Université, je me visualisais en tant qu'enseignante et je me disais: "Plus tard, je vais être l'enseignante cool".
Aujourd'hui, quand j'y pense, je me visualise comme l'enseignante qui sera respectée.
Selon moi, il y a une énorme différence entre être l'enseignante cool et l'enseignante respectée.
Récemment, j'ai lu un livre fort intéressant: «Dans une classe à part. Histoires de profs inspirants» (Moisan, 2016). Ce livre m'a donné un petit coup de pouce pour m'identifier en tant qu'enseignante. L'un des enseignants racontant son histoire, Wilfin Michel, m'a beaucoup inspiré. Il m'a fait comprendre, qu'avant tout, il faut mettre en confiance nos élèves. Il faut s'intéresser à eux. Il faut laisser de côté le Programme de formation de l'école québécoise et discuter avec eux. Pourquoi est-ce important? C'est assez simple comme réponse. Tous les élèves ont besoin de se faire entendre. De savoir qu'ils ont une importance et qu'ils appartiennent à cette classe. Est-ce être leur ami? Dans un sens, oui, mais dans l'autre, c'est de leur montrer que nous les respectons assez pour s'intéresser à leur vécu et en retour, ils s'intéresseront à nous et ils nous respecteront. Ainsi, qui désirons-nous être? L'enseignante qui a les mêmes intérêts que ses élèves, qui fait des blagues et qui n'a aucune règle de classe ou l'enseignante qui s'intéresse à ses élèves, qui est à l'écoute et qui leur offre un cadre de sécurité? Pour ma part, le choix est facile.
Notre but en tant qu'enseignant au Québec aujourd'hui: socialiser, qualifier, instruire.
Est-ce un peu plus que ça finalement?
Jeune débutante et future enseignante, je m'apprêtais à faire mon premier pas dans une classe du primaire. C'est ainsi qu'en mars dernier, j'ai eu la chance grandiose de faire un stage dans une classe de cinquième année du primaire à la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Iles. Pour la première fois de ma vie, j'étais face à la réalité des enseignants d'aujourd'hui: la surpopulation dans les classes. Classe de 23 élèves, 12 parmi ceux-ci éprouvant des difficultés cotés. Je savais que mon rôle était crucial et que j'allais grandir avec cette expérience (MELS, 2001, p.6).
Le grand défi: gérer les comportements afin de m'assurer que la matière soit intégrée et apprise.
Après plusieurs essaies de technique de gestion de classe, ma superviseure de stage m'est venue avec une idée qui a piquée ma curiosité: l'utilisation de la classe dojo. Pour ceux qui ne connaissent pas cette plateforme, c'est un outil que nous pouvons utiliser à notre guise en assignant un petit monstre à chacun de nos élèves. Nous déterminons les comportements visés et les inscrivons sur cette plateforme. Dans mon cas, je voulais tester les bénéfices du renforcement positif sur le comportement de mes élèves en identifiant, non pas les comportements non-désirés, mais les comportements désirés. Tel que soutenu par Skinner dans sa théorie du conditionnement opérant, afin d'obtenir le comportement désiré, lorsque celui-ci est observé, une conséquence doit immédiatement le suivre. Dans ce cas-ci, à chaque fois qu'un élève était prêt à l'heure, en silence ou attentif, je lui accordais un point sur son petit monstre. Ainsi, il y avait une rétroaction immédiate sur le comportement désiré ce qui avait un effet bénéfique sur toute la classe qui désirait obtenir des points. À la fin de la journée, il devait avoir obtenu 3 points et plus.
Ce fut honnêtement un miracle dans la gestion de ma classe. Comme par magie, l'utilisation du renforcement positif eu un impact favorable sur le comportement de mes élèves tant au niveau social qu'éducatif. C'est effectivement les observations que j'avais faites dans mon journal de bord suite à l'instauration de la classe dojo dans ma classe.